Projet Interreg Nord-Ouest de l’Europe : ResiRiver

ResiRiver – Créer des systèmes fluviaux résilients en intégrant et en valorisant les Solutions fondées sur la Nature (2023-2028)

Le Graie et l’OHM Vallée du Rhône participent pour les 5 années à venir au projet Interreg North-West Europe « ResiRiver – Créer des systèmes fluviaux résilients en intégrant et en valorisant les Solutions fondées sur la Nature »(2023-2028).

Le projet est co-financé par le programme de coopération transfrontalier Interreg North-West Europe 2021-2027 pour une durée de 5 ans (mars 2023 – mars 2028). Le Graie est également soutenu par l’Agence de l’Eau RMC.

Une collaboration européenne de 11 partenaires

Le projet coordonné par le Ministère de l’infrastructure et de la gestion de l’eau néerlandais, Rijkswaterstaat, regroupe 11 partenaires de 5 pays européens : la Ville de Dordrecht (NL), le CPIE Vallées de l’Authie et de la Canche (FR), le Federal Waterways and Shipping administration (DE), l’Université de Liège (B), Voies Navigables de France (FR), le Syndicat Mixte pour le SAGE de la LYS – SYMSAGEL (FR), le Local Authority Waters Programme (Tipperary County Council) – LAWPRO (IE), le Dundalk Institute of Technology (IE), le Graie (FR), l’University of Applied Sciences – HAN (NL).

Un projet pour le développement des solutions fondées sur la nature (SfN)

ResiRiver a pour objectif de mener à la généralisation et à l’accroissement du recours des solutions fondées sur la nature en milieu fluvial afin d’en renforcer la capacité d’adaptation et de résilience face au changement climatique.

Celles-ci contribuent à l’ambition européenne de créer une Économie Bleue et de générer une résistance climatique tout en contribuant au bien-être humain et à la biodiversité. Néanmoins, le constat en Europe du Nord-Ouest est que la mise en place généralisée et l’application à grand échelle des SfN dans les systèmes fluviaux ne fait pas encore partie des pratiques. Les décideurs n’ont pas toujours conscience de ces solutions comme une option viable. Le soutien extérieur (parties prenantes) est parfois insuffisant quand les organismes porteurs de projet souhaitent mettre en place ce type de solution.

Le projet ResiRiver dans son ensemble aborde ces enjeux par :

• la construction d’une base solide de solutions qui contribuent à leur généralisation en collectant connaissances et expériences de pilotes à grande échelle de SfN dans les bassins versants du Rhin, la Meuse, la Weser, le Lys, la Dromore et la Wantij et d’expériences antérieures sur le Rhône et la Vesdre ;
• le transfert des connaissances et expériences via des kits de formations sur-mesure et des visites de sites pour les partenaires du projet et les intervenants extérieurs ;
• la synthèse des connaissances et de ces expériences dans des plans d’actions faciles à mettre en œuvre, des lignes directives et des stratégies.

Le rôle du Graie et de l’OHM Vallée du Rhône

Le Graie, en partenariat avec des équipes de recherche de l’OHM Vallée du Rhône participe à l’atteinte de ces objectifs en apportant au collectif européen l’expérience acquise sur le fleuve Rhône.

En effet, depuis les années 2000, un ambitieux programme de restauration met en œuvre des SfN afin de restaurer des processus hydrologiques, morphologiques et écologiques plus naturels et ainsi d’améliorer l’adaptabilité du fleuve face aux changements environnementaux. Ces SfN participent d’un développement durable du territoire rhodanien (Plan Rhône). Le programme de restauration a ainsi permis la réhabilitation de plus de 40 lônes et l’augmentation des débits réservés dans 7 tronçons court-circuités du Rhône (~110km / 520 km). Actuellement des actions de recharge sédimentaire, de démantèlement des aménagements Girardon (casiers, épis, …) ou de recul de digues sont en cours.

Ces actions de restauration écologique sont de plus en plus nombreuses sur le fleuve et de plus en plus ambitieuses en termes d’objectifs et d’emprise territoriale. Elles impliquent de fait un élargissement du périmètre des acteurs concernés (élus, riverains, usagers, associations, industriels) et un développement des méthodes de mobilisation et d’organisation collective. Les expériences des porteurs de projets de restauration sur le Rhône (e.g. CNR, SHR, SMIRIL, CEN 38, SYMADREM, SYMALIM) en la matière sont riches et diversifiées (e.g. communication, consultation, co-construction…). Elles constituent un capital de connaissances et de savoir-faire encore peu mutualisé et valorisé, que ce soit à échelle régionale, nationale et européenne. Il y a un enjeu à partager et à faire fructifier ces compétences afin d’appuyer et de développer le recours aux SfN.

Afin de répondre à cet enjeu le Graie et l’OHM Vallée du Rhône, en lien avec l’ensemble des acteurs du fleuve, s’est fixé trois axes de travail dans le cadre du projet ResiRiver :

Axe 1. Formaliser, capitaliser et valoriser les expériences en matière de mobilisation des acteurs autour des actions de restauration développées sur le Rhône depuis plus de 20 ans :

L’objectif est de recenser et d’analyser les démarches de mobilisation des acteurs dans des projets de restauration déjà conduits sur le Rhône ; de suivre plusieurs démarches de mobilisation des acteurs dans le cadre de projets de restauration en cours ; de comparer les démarches sur le Rhône avec celles conduites dans le cadre d’autres projets de restauration de grands fleuves européens.

Axe 2. Constituer un réseau scientifique et technique capable d’analyser collectivement ces expériences et de renforcer ses compétences pour mobiliser les acteurs des territoires rhodaniens autour des projets de restauration :  une séquence de 5 ateliers impliquant les acteurs du fleuve sera organisée à l’échelle du Rhône.

Axe 3. Formuler des recommandations régionales, nationales et européennes et améliorer les bonnes pratiques en matière de mobilisation des acteurs pour la mise en œuvre des SfN et de la restauration des grandes rivières. L’objectif est d’abord de recenser les documents scientifiques et techniques consacrés à la mobilisation des acteurs pour la restauration écologique des cours d’eau et d’identifier les recommandations et les bonnes pratiques existantes en la matière. Sur la base de cette revue, et fort des résultats des ateliers de l’Axe 2, il s’agira ensuite de proposer des compléments ou des améliorations aux pratiques de mobilisation des acteurs notamment aux porteurs de projets de restauration et de SfN à l’échelle locale et nationale (organismes publics, organismes publics de réglementation, bureaux d’étude privés). Des recommandations seront également destinées aux acteurs politiques.

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